Besançon, samedi — Dans une finale pleine d’émotion et de virtuosité, le Japonais Satoshi Yoneda, 29 ans, s’est imposé face à ses deux concurrents, le Chinois Xie Tianyi et le Canado-Américain Kirian Friedenberg, remportant ainsi le prestigieux 59e Concours international de jeunes chefs d’orchestre de Besançon.
Un nom qui rejoint une illustre lignée : neuf chefs japonais ont désormais inscrit leur nom au palmarès de la compétition, dont Seiji Ozawa, lauréat en 1959. Satoshi Yoneda succède au Français Swann Van Rechem, vainqueur en 2023. Outre la consécration, il bénéficie d’une dotation de 12 000 €, d’un accompagnement professionnel et d’engagements auprès d’orchestres partenaires.
Présidé par Michael Schønwandt, le jury a salué la qualité exceptionnelle des prestations. Une mention spéciale a été attribuée à Xie Tianyi, 21 ans, le benjamin de l’épreuve, pour son « talent incroyable et son immense potentiel ». Le jeune chef chinois a également remporté le Coup de cœur du public ainsi que celui de l’orchestre.
Sur la scène du Théâtre Ledoux, les trois finalistes ont dirigé la Deutsche Radio Philharmonie dans un programme exigeant, mêlant œuvres de Berlioz et Prokofiev à une création contemporaine du compositeur français Régis Campo.
Né en août 1996 à Okayama, au Japon, Satoshi Yoneda découvre la musique dès son plus jeune âge par le piano. Très tôt, il intègre l’Orchestre des Jeunes d’Okayama, où il officie comme percussionniste. Après des études à la faculté de musique de l’Université des Arts de Tokyo, il approfondit la direction d’orchestre au contact de maîtres tels que Paavo Järvi et Kazuki Yamada. Lauréat du Prix Ataka en 2018, il fut finaliste en 2021 du 19e Concours International de Musique de Tokyo — la plus haute distinction japonaise.
Cette 59e édition a réuni vingt candidats venus du monde entier, dont neuf ont été accueillis par des familles bisontines. Parmi eux, Kirian Friedenberg, finaliste canado-américain, a passé la semaine chez le préfet du Doubs, Rémi Bastille, grand mélomane et pianiste amateur.
Seul représentant français cette année, Simon Clausse, qui participait pour la troisième fois, a quitté la compétition à l’issue des deux premiers tours.
Cette édition du concours, entre excellence artistique et échanges humains, confirme une fois de plus la réputation internationale de Besançon comme capitale de la direction d’orchestre.