Tchaïkovsky, Concerto pour violon en ré majeur

12 octobre 2025 - 19:45

Sous l’archet ardent de Sayaka Shoji, le Concerto pour violon en ré majeur, op. 35 de Piotr Ilitch Tchaïkovski retrouve toute sa splendeur : une musique à la fois pure, passionnée et lumineuse, portée ici par l’un des joyaux de l’école japonaise du violon et par la somptueuse sonorité du Saint Petersburg Philharmonic Orchestra.

Composé en 1878, au lendemain de la crise sentimentale et artistique qui suivit le mariage désastreux de Tchaïkovski, ce concerto est né sur les rives du lac de Genève, dans une période de fragile renaissance. D’abord dédié à son ami violoniste Léopold Auer, qui le jugea « injouable », il fut créé à Vienne en 1881, non sans controverse — le critique Hanslick allant jusqu’à parler de « musique qui sent mauvais ». L’histoire, pourtant, a tranché : l’œuvre est devenue l’un des piliers du grand répertoire concertant.

Le premier mouvement (Allegro moderato) déploie une vaste architecture, où le violon, d’abord rêveur, s’élance dans une virtuosité étincelante. L’Andante (Canzonetta), d’une tendresse presque vocale, semble suspendu entre nostalgie et douceur. Enfin, le Final (Allegro vivacissimo) explose dans une danse slave, d’un irrésistible élan rythmique.

Avec sa sonorité claire et son archet d’une précision implacable, Sayaka Shoji allie la rigueur de la forme à une intensité toute intérieure. Son interprétation, soutenue par la profondeur orchestrale du Saint Petersburg Philharmonic Orchestra, révèle un Tchaïkovski à la fois lyrique et apollinien — un chant d’âme plus qu’un éclat de virtuosité.

Tchaïkovski — Concerto pour violon en ré majeur, op. 35

Sayaka Shoji, violon

Saint Petersburg Philharmonic Orchestra

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