Tchaïkovski, Variations sur un thème rococo

12 octobre 2025 - 18:45

Sous l’archet lumineux de Jean-Guihen Queyras, les Variations sur un thème rococo de Tchaïkovski prennent des accents de grâce et d’élégance intemporelle. Accompagné par l’Orchestre national de France, le violoncelliste explore, dans cette page d’un classicisme rêvé, toute la palette expressive d’un compositeur partagé entre nostalgie du XVIIIᵉ siècle et lyrisme romantique.

Composées en 1877, contemporaines de la Quatrième Symphonie, les Variations sont un hommage de Tchaïkovski à Mozart, son dieu musical. Pourtant, leur destin fut singulier : remaniée par le violoncelliste Wilhelm Fitzenhagen, qui en bouleversa l’ordre et l’équilibre, l’œuvre fut longtemps jouée dans cette version « arrangée », que l’éditeur Piotr Jurgenson jugeait « détestable » mais que le public adopta. Il fallut attendre le milieu du XXᵉ siècle pour que la version originale soit redécouverte.

De la noble simplicité du Thema (Moderato semplice) à l’éclat virtuose de la Coda (Allegro vivo), en passant par les contrastes de caractère — élégie dans les variations impaires, brio dans les paires — Tchaïkovski signe un véritable dialogue entre soliste et orchestre. Ici, les cordes s’effacent souvent pour laisser les bois converser avec le violoncelle, dans une texture chambriste d’une délicatesse rare.

Sous la direction inspirée de l’Orchestre national de France, Jean-Guihen Queyras déploie une lecture à la fois précise et poétique, où chaque variation devient une miniature expressive, oscillant entre tendresse, éclat et mélancolie.

Tchaïkovski — Variations sur un thème rococo, op. 33

Jean-Guihen Queyras, violoncelle

Orchestre national de France

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